Backfire G3

Une accélération progressive et efficace

Équipée de deux moteurs de 450 W chacun, la Backfire G3 a largement de quoi répondre. Avec une motorisation hub et un deck super flex, l’objectif de cette planche n’est pas de nous décoiffer (on laisse ça à la G3 Plus et aux Zealot), et pourtant elle s’en sort très bien sur ce plan-là !

La courbe d’accélération offerte par le contrôleur Hobbywing 12S est vraiment agréable et nous procure un réel sentiment de puissance tout en alliant progression et contrôle. Bref, on apprécie vraiment l’accélération. Le constructeur annonce la G3 capable de monter des côtes de 30%.

Une fois la Backfire G3 lancée, on sent bien que la board en a sous le coude pour nous emmener jusqu’à sa vitesse maximale de 46 km/h, et c’est bien assez. Les roues de 96 mm, plus grandes que des roues uréthane classiques de 90 mm, ont pour effet de très légèrement diminuer les performances d’accélération, au profit d’une meilleure vitesse de pointe.

La planche offre 3 modes d’accélération :

• Eco : idéal pour apprendre, la courbe d’accélération est très douce. La vitesse maximale est limitée à 19 km/h.
• Sport : idéal pour les trajets du quotidien, il permet d’atteindre plus rapidement la limite de vitesse maximale autorisée en France de 25 km/h avec une courbe d’accélération franche. La vitesse maximale est limitée à 38 km/h.
• Turbo : idéal avant d’attaquer une montée ou sur terrain privé, avec courbe d’accélération 20% plus rapide que le mode Sport. La vitesse maximale est de 46 km/h.

Un freinage doux… trop doux ?

Côté freinage, il faut l’avouer, c’est doux. L’intensité du freinage de la Backfire G3 est assez faible, ce qui rend cette planche, soyons honnêtes, vraiment agréable à rider.

En revanche, côté skate électrique, il est bien connu que s’il y a un point sensible, c’est bien le freinage. Pas de mains pour se tenir au véhicule comme une trottinette, ça veut aussi dire pas de freinage d’urgence ! Et c’est encore plus vrai avec la Backfire G3.

Notons que l’intensité du freinage est adaptée au mode de conduite activé, et n’est pas modifiable. Et sur les modes sports et turbo, l’efficacité n’est pas au rendez-vous et il faut faire preuve d’une bonne attention et anticipation, notamment en ville (passages piétons…).

Notez que le frein est régénératif, ce qui signifie que l’action de freiner génère de l’énergie qui retourne en petite quantité à la batterie, permettant ainsi un petit bonus de charge. Attention néanmoins à ceux qui vivent au sommet d’une pente : à charge maximale, il est nocif de freiner, car cela engendrerait une surcharge de la batterie au-delà des 100% et réduirait sa durée de vie.

Une télécommande complète et identifiable

Avec un trou pour placer son index de manière ergonomique, ses angles affirmés et ses boutons oranges inscrits dans un boitier noir, on ne peut pas reprocher à la télécommande de la Backfire G3 d’être trop « mainstream », et c’est appréciable.

Penchons-nous de plus près sur la télécommande.

Côté boutons, on distingue :

• Un bouton (O)
  Pression longue : allumage / arrêt de la planche
  Simple pression : régulateur de vitesse pendant le ride
  Double pression : allumage / extinction des lumières
• Un bouton (S/E)
  Passage du mode éco au mode sport par simple pression
• Un bouton (!)
  Activation du mode turbo
• Un bouton poussoir (< >)
  Changement de sens de rotation des roues (permet une marche arrière / de conduire en traction ou propulsion)

La télécommande dispose d’un écran OLED complet affichant :

• Le niveau de batterie du skate (B)
• Le niveau de batterie de la télécommande (R)
• Le compteur de vitesse (configurable en km/h ou mph)
• Le mode de conduite actif (éco, sport ou turbo)
• Un odomètre (du ride courant)
• Un odomètre (kilométrage total)

Côté autonomie, cette planche offre des performances plutôt bonnes avec une autonomie moyenne annoncée par le constructeur de 27 km. Dans les faits, nos tests ont néanmoins donné des résultats moins optimistes.

Notons que cela n’est pas propre à la G3 de Backfire testée ici, mais s’avère être un constat d’ordre général dans le monde de l’eSkate, et plus globalement des véhicules électriques. Pourquoi ? Car l’autonomie est un sujet délicat faisant entrer en compte de nombreuses variables : poids du rider, style de conduite, température extérieure, dénivelé, vent, terrain…

Les résultats obtenus sont donc subjectifs, mais méritent une place dans ce test de la Backfire G3.

Avec 5 runs réalisés sur circuit plat à une température se situant entre 10 et 20 °C et un rider pesant 78 kg roulant entre 20 et 35 km/h : l’autonomie moyenne enregistrée aura été de 23.5 km.

Dans la pratique, un rider plus léger ne dépassant pas les 25 km/h fixés par la réglementation en vigueur en France, se rapprocherait du kilométrage annoncé.

Un grand point fort de la Backfire G3 est sa batterie Changhong SunPower de 260 Wh. Avec des cellules de 21700 (Ø = 21 mm / hauteur = 70 mm), plus grandes que les cellules 18650 (Ø = 18 mm / hauteur = 65 mm), la batterie de la Backfire est plutôt haut de gamme.

Cette batterie accepte un courant maximum de 60 A garantissant une autonomie plus élevée, sans surchauffe ni chute de tension, car le courant continu requis est généralement de 30 A, soit 50 % de sa capacité.

À faible capacité, la batterie délivre toujours une bonne capacité de courant permettant de conserver de bonnes performances (vitesse max autour de 36 km/h à 25% de batterie), là où d’autres planches vont avoir tendance à voir leur vitesse diminuer drastiquement.

Petit hic côté télécommande. L’indicateur du niveau de batterie de la planche a tendance à passer à 2 barres sur 5, bien avant d’être sous 40% de batterie. Les deux premières barres sont consommées bien plus vite que les dernières. Ce n’est en soi pas bien grave, mais perturbant à l’utilisation.

Confort, maniabilité et stabilité sont les atouts de cette planche !

Un ride confortable et silencieux

Côté ride, la Backfire G3 est un pur bonheur.

Avec un deck de 99 x 24 cm (au plus large), il y a de la place pour les pieds (même les grands !). Le concave est intermédiaire, offrant un bon placement et une bonne tenue des pieds.

Les roues de 96 mm sont légèrement plus grande que les 90 mm que nous retrouvons fréquemment sur d’autres gammes de longboards électriques. Aussi, les roues sont en uréthane très tendre (78A).

Taille et dureté des roues ont pour effet de rehausser la planche et de mieux absorber les défauts ou obstacles de la route (cailloux, câble sur la route, brindille, rails de trame, tout petits trottoirs, racine…).

Avec ses hubs, la Backfire G3 est vraiment très silencieuse, et ça, c’est sympa. Pas de nuisance sonore, ni de regard étonné de la part des passants.

D’un autre côté, il ne faudra pas compter sur une motorisation par courroie pour annoncer votre arrivée aux autres usagers de la voie publique ! Alors si vous aimez voir votre accélération complémentée d’un bruit électrique aigu et grisant (oui oui, ça a son charme !), il faudra voir ailleurs.

Une planche joueuse…

Pour les amoureux de carving, on ne peut qu’approuver le deck ultra flexible en érable et en bambou de la Backfire G3.

La première fois que l’on monte dessus, il faut l’avouer c’est assez impressionnant, voire presque inquiétant. En montant dessus (78 kg), à l’arrêt, on sent vraiment que le deck se courbe, presque trop, si l’écartement de vos pieds n’est pas optimal. Et bien évidemment, comme tout eskaters qui se respectent, nous n’avons pas mis longtemps avant de faire LE fameux test de flexibilité en montant dessus au centre pieds joints et en faisant de petits appuis francs.

Verdict : nous avions du chewing-gum sous les pieds ! À l’arrêt, c’est perturbant, car il ne faut pas tant forcer pour aller jusqu’à sentir le bloc batterie toucher le sol.

Backfire recommande en conséquence cette planche pour des gabarits plus légers. Si les skates électriques d’autres constructeurs sont généralement conçus pour supporter des poids de 150 kg, Backfire pousse généralement moins loin ce chiffre sur ces modèles en indiquant la G3 convenir à un gabarit maximal de 100/110 kg.

Si ce deck nous paraît un chouïa trop flexible pour les poids conséquents il faut avouer qu’à la conduite, c’est extra. La planche répond bien sous les pieds et s’engager dans un virage est un vrai régal. C’est très appréciable pour la conduite en milieu urbain qui demande une bonne maniabilité.

Le concave du deck élève légèrement ses carres, permettant de les agripper avec la pointe des chaussures, ce qui rend également très agréable la prise de virages serrés.

Les bushings installés par défaut sur la Backfire G3 sont tout à fait corrects et contribuent également à une bonne aisance dans les virages.

La prise d’angle en virage est efficace aussi en partie grâce à la présence de trucks Caliber II à l’avant, mais aussi à l’arrière.

… et stable !

Vous l’avez compris, nous avons affaire à une planche joueuse, très joueuse. Et vous vous demandez surement ce que cela vaut en termes de stabilité. En tout cas, c’est une question qu’il nous tardait d’éclaircir, et nous n’avons pas été déçus de la découverte !

À haute vitesse, nous craignons que la planche fasse défaut en termes de stabilité, en partie en raison de la grande flexibilité de son deck. Dans les faits, nous avons été agréablement surpris par une sensation de durcissement du deck à mesure que nous accélérions, ce qui était très sécurisant et nous à permis de répondre à la question : « Une planche si joueuse est-elle pertinente avec de pareilles performances ». La réponse est sans appel : oui.

Les roues tendres et les trucks Caliber II jouent également un rôle non négligeable dans l’adhérence et la stabilité de la Backfire G3. Notez que les moteurs hubs placés au cœur des roues motrices de la Backfire G3 laissent tout autour place à une plus grande épaisseur de gomme que la moyenne, ce qui est un réel gage d’adhérence.