Evolve Diablo Bamboo 2 en 1 (AT / Street)

Les reviews sur EskateLine sont réalisées en toute impartialité, sans validation des marques, et couvrent objectivement les points positifs et négatifs des boards testées.

Opening Time !

Le carton est là et il n’attend qu’à se faire déchiqueter par notre impatience de déballer cette Diablo Bamboo dont on n’entend que du bien. Mais avant ça, soyons pro, c’est l’heure des photos ! 📸

Quand vient le moment d’ouvrir le carton, on a affaire à un packaging digne de la marque Evolve : ça respire la qualité et ça fait son petit effet. ✨

A l’ouverture on retrouve  :

• La Diablo Bamboo
• Le chargeur
• La télécommande « Phaze »
• Un T-tool / Clés Allen
• Un kit de conversion street (si vous optez pour la version 2 en 1)

Des matériaux qualis

La board est massive et les matériaux dégagent un fort sentiment de robustesse, tout en s’intégrant parfaitement dans un design au look plutôt authentique, ce qui est super agréable pour une planche d’une telle puissance. On est bien plus dans l’esprit longboard que dans le véhicule électrique venu du futur !

Les deck est constitué de 8 plis de bambou et d’érable avec de la fibre de verre offrant suffisamment de robustesse pour porter des profils de riders allant jusqu’à 120kg et un flex rendant la conduite souple et réactive.

Evolve a d’ailleurs cherché à pousser l’optimisation du flex jusque dans ses batteries Power Flex qui ont été conçues pour fléchir avec le deck du skateboard en compartimentant les cellules.

Un petit faible au passage pour cette bande de grip centrale transparente qui donne beaucoup de caractère à la Diablo Bamboo.

Connectique !

Côté connectique : job done. ✅

Pas de placements farfelus nécessitant des compétences de contorsionniste pour allumer ou recharger la Diablo Bamboo.

La planche est même équipée de lumières intégrées et paramétrables via la télécommande (couleur, intensité, variation…) !

Bon, c’est pas Versailles et il ne faudra pas compter dessus pour rouler en totale sécurité la nuit, mais c’est une feature qui est la bienvenue ! D’autant plus que les lumières sont par défaut connectées au système de freinage de la board : elles se mettent ainsi à clignoter en rouge lors du freinage à la manière des feux stop d’une voiture, et ça c’est carrément génial. 🚨

On regrette néanmoins l’absence d’un port USB pour recharger occasionnellement sa zappette ou son téléphone en cas de besoin. 🤷‍♂️ Avec une telle capacité de batterie, c’est assez dommage !

Phaze, une zapette avec laquelle être en phase ?

La télécommande bluetooth Evolve Phaze mérite sa propre section !

Cette télécommande se distingue de nombreux autres par sa préhension caractéristique en « pistolet ». On y retrouve 2 gâchettes indépendantes pour l’accélération et le freinage.

⚡ L’accélération se fait avec l’index à la manière d’une gâchette de pistolet.
⛔ Le freinage se fait avec le pouce, sur le dessus, comme un bon vieux cow-boy.

Je ne savais pas trop quoi penser de ce système étant un grand habitué de la molette plus traditionnelle et il faut dire que la prise en main est rapide et plutôt agréable ! La gâchette actionnée à l’index procure à mon sens une très bonne sensation d’accélération sur des planches de ce calibre (on a quand même 7000W sous les pieds…).

D’ailleurs, Evolve a pensé à ajouter un bouton de sûreté (appelé « deadman« ) pour éviter les démarrage malencontreux par pression sur la gâchette pendant que vous faisiez, par exemple, vos lacets ou attrapiez vos clés dans votre poche avec la télécommande en main.

Cette fonctionnalité consiste à appuyer sur un bouton supplémentaire, situé sous la gâchette d’accélération, lors du démarrage de la planche (à la manière des sécurités que l’on retrouve sur les outils de bricolage coupants). Ce bouton n’est à activer que lors des premiers mètres de la planche depuis un départ arrêté. Inutile donc de s’en préoccuper une fois que vous êtes lancé. Pensez-y juste aux feux tricolores ! 🚦

Et si jamais cette fonctionnalité ne vous convint pas, vous pouvez la désactiver en quelques clics dans les paramètres de la télécommande.

Perso, sur l’une de mes planches qui n’en est pas équipé, ça m’avait couté un bel enfoncement dans la porte d’entrée ! 😅🕯️

La télécommande est assez lourde, mais son cadre en aluminium assure une prise en main confortable sur de longs trajets, tout en offrant une sensation de robustesse et de sécurité. Loin de la télécommande Phaze ce sentiment de joujou cheap !

Le télécommande intègre un écran vraiment utile et bien exploité à travers lequel on retrouve de nombreuses options, comme :

• Modes de conduite : ECO, SPORT, CORSA, CUST
• Ma Board : températures, batterie, alertes, configuration active (pour adapter les métriques aux tailles de roues)
• Rides : historique des trajets
• Paramètres d’éclairage : personnalisation des couleurs LED
• Réinitialisation automatique : réinitialisation guidée par la télécommande
• Mode veille : réactivation rapide après inactivité
• Bridage : 20 km/h, 25 km/h, 32 km/h ou OFF
• Deadman : sécurité au démarrage
• Etc.

Et même avec autant d’options, l’écran est globalement bien exploité. On comprend vite le rôle des boutons, rendant leur usage intuitif dans un contexte de navigation dans le menu de la télécommande et les données de conduite importantes sont facilement visibles en mouvement (vitesse, % de batterie restant…).

Freinage : puissance et contrôle parfaits

Le freinage sur la Diablo Bamboo est à la fois puissant et bien dosé.

Même à haute vitesse, il permet un freinage efficace et relativement contrôlé en optimisant son placement, notamment en exploitant le tail surélevé du deck qui permet de bien ancrer son pied arrière lors du transfert de poids, offrant un bon maintien.

Comme évoqué précédemment, la présence d’un feu de freinage ajoute un élément de sécurité non négligeable, surtout en milieu urbain ou lors de sessions nocturnes.

Comme pour toute planche équipée d’une motorisation par courroie, le réglage des courroies est crucial. Un simple millimètre de jeu peut faire toute la différence, évitant ainsi tout risque de glissement lors de freinages trop brusques. Il est donc essentiel de vérifier la tension pour garantir un fonctionnement optimal !

Petite remarque : lorsque vous passez en roues street de 97 mm en 32 T, il suffit de vous décaler au maximum sur la plaquette afin d’avoir une tension optimale ! Pratique et sans prise de tête 💡

Modes de conduite

La Diablo Bamboo propose 3 (+1) modes de conduite :

1. Mode éco : Un mode à l’accélération et au freinage souple (ce qui reste tant pour l’un que pour l’autre plutôt vif pour une planche avec une telle puissance).
2. Mode sport : Un mode puissant (accélération et freinage de bonne intensité) qui permet déjà d’atteindre la vitesse maximale d’environ 57 km/h.
3. Mode corsa : Un mode agressif qui permet d’atteindre la vitesse maximale encore plus rapidement pour les amateurs de sensations. Ce mode est idéal pour développer un maximum de puissance sur terrains difficiles ou en pente raide.
4. Mode custom : Un mode à l’accélération et au freinage paramétrables depuis l’application Evolve.

Dès le mode éco, la Diablo Bamboo offre une reprise largement convaincante. Contrairement à d’autres modèles où ce mode est souvent perçu comme trop plat et uniquement utilisé lors des 2-3 premières sessions de ride, il est sur cette board largement exploitable au quotidien et assure une accélération fluide et efficace, notamment en ville.

Note : les supports métalliques noirs que vous voyez sur la plate de la seconde photo sont utilisés pour fixer mes lumières ShredLights.

Pour les amateurs de vitesse, les modes sport et corsa sont vraiment puissants, l’accélération est grisante c’est un pur bonheur !

En mode Corsa, équipé de roues AT, la planche avoisine les 50km/h jusqu’à atteindre 57 km/h environ avec les roues street de 97 mm.

Et comme il est toujours bon de le rappeler, portez au minimum un casque, respectez tous les usagers de la route et en particulier les piétons qui sont vulnérables ! Et comme on sait qu’il est parfois tentant de pousser la gâchette, assurez-vous d’être seul pour ne mettre personne en danger, car la Diablo porte bien son nom. 😉

Hill Climb ou Hell Climb ? 😈

L’un des aspects impressionnants de la Diablo Bamboo réside dans sa capacité à maintenir des performances élevées, même avec une batterie faible. Lors d’un test sur une montée de 10 à 12 % d’inclinaison, en mode Corsa et avec seulement 15 % de batterie restante, aucune perte de vitesse ne s’est faite ressentir.

Un point essentiel pour ceux qui évoluent sur des terrains vallonnés ou les amateurs d’off-road !

La planche continue d’offrir une traction puissante, et ce, même à faible batterie où la baisse de performances, notamment à l’accélération, demeure minime.

Roue libre limitée

Forcément, comme toute planche à transmission par courroie, la roue libre est contrainte par les frottements de cette dernière une fois le moteur coupé. C’est un inconvénient bien connu de ce type de motorisation, qui contraste avec les modèles à transmission directe (hub) offrant une bien meilleure inertie.

Ceci étant dit, si vous tombez en rade de batterie, il reste néanmoins possible de pousser la board sans forcément suer à grosses gouttes dès les premiers mètres, comme ça peut être le cas avec certaines boards, dont la roue libre est quasi inexistante.

Notez qu’une nouvelle génération de courroies, à l’initiative de Parsec avec le modèle EPIC-D apporte des améliorations notables ce point. 💡 Il faudra néanmoins attendre encore un peu avant de la voir arriver chez Evolve !

En termes d’autonomie, Evolve annonce officiellement une autonomie de 80 km, un chiffre impressionnant sur le papier pour une planche de série. Cette performance est d’autant plus remarquable que la batterie, bien intégrée sous le deck, ne paraît ni trop massive ni encombrante.

Il faut en réalité prendre en compte de nombreux autres critères comme le style de conduite, le poids de l’eskater, le dénivelé, la température extérieure, le terrain, le vent ou encore un critère influençant grandement cette métrique : le type de roues utilisées !

Si les 80 km ont pu être atteints en roues street, il faut considérer qu’avec des roues pneumatiques (AT), le poids, la traction et la résistance au sol réduisent l’autonomie. J’ai ainsi pu avoisiner les 50-55 km sur chacune de mes 3 sorties en roues AT.

Les résultats obtenus sont donc subjectifs, mais méritent une place dans ce test de la Diablo Bamboo de chez Evolve.

Un grand point fort de la Diablo Bamboo est sa batterie Samsung 50S de 864 Wh. Avec des cellules de 21700 (Ø = 21 mm / hauteur = 70 mm), plus grandes que les cellules 18650 (Ø = 18 mm / hauteur = 65 mm), la batterie de la Diablo est plutôt haut de gamme.

Cette batterie accepte un courant maximum de 180 A, un seuil très conséquent, garantissant puissance et efficacité.

À faible capacité, la batterie délivre toujours une excellente capacité de courant permettant de conserver de très bonnes performances (accélération et vitesse max) même avec 10% de batterie restante… là où d’autres planches vont avoir tendance à voir leur vitesse max diminuer drastiquement. Malgré sa grande capacité, la batterie de la Diablo s’intègre parfaitement sous le deck, sans paraître trop encombrante.

S’il fallait vraiment trouver un défaut côté autonomie, là où ça pêche, c’est côté chargement.

Outre l’encombrement et le poids du chargeur plutôt très conséquent (après tout c’est quand même une sacrée bestiole à recharger…), le chargeur fait un boucan monstre, et ce pendant les 4h30 nécessaires au chargement complet de la Diablo Bamboo.

Si vous aviez l’habitude de recharger votre board au boulot dans votre open space, vous pouvez oublier ! 🤯 A moins que vous souhaitiez changer de job et que vous voulez accélérer les choses. 🤷‍♂️

Bon soyons clair, ça ventile fort, très fort avec environ 70 dB en sortie de chargeur (oui je suis allé télécharger un sonomètre sur le store…).

Mais faisons preuve d’un peu de bonne foi car en réalité si le chargeur fait autant de bruit c’est qu’il intègre son propre système de refroidissement par ventilation, et je peux vous dire que ça reste assez impressionnant de constater que le chargeur reste froid, même après plus de 4h à charger batterie avec une telle capacité !

Moralité : on met sa Diablo Bamboo à charger dans une pièce et on ferme la porte pour pas entendre votre sèche-chev… heu chargeur ! 🧘🌱

Une planche pour carver

Avec sa puissance, la maniabilité est un des piliers de la Diablo Bamboo.

Équipée de bushings supercarve et de trucks CNC Super Carve 2 à double kingpins, la Diablo est faite pour carver. Quel plaisir de prendre des courbes sur cette board qui est extrêmement joueuse tout en conférant un grand sentiment de sécurité. Que cela soit en roues street ou pneus AT, ça répond fort sous les pieds… quel pied ! 😉

Les double kingpins sont d’une telle efficacité qu’il est possible de réaliser un demi tour sur une route de 3 à 4m de largeur. Il faudra bien sur desserrer un minimum ses bushings.

Attention à bien checker le serrage de vos bushings à la réception de la board car ceux-ci peuvent s’avérer un peu trop lâches, ce qui peut conduire vos pneus à frotter le deck et causer une petite brûlure comme baptême pour votre planche. 😜 Je vous avais bien dit que ça tourne fort…

Vous l’aurez compris, il est difficile de résister à l’appel du carve car cette Diablo Bamboo est faite pour se balancer et pas forcément pour tracer en ligne droite, même si, une fois les bushings bien serrés, elle fait aussi ça plutôt bien.

Côté stabilité

Pour contrebalancer le fun et la maniabilité des double kingpins, la Diablo est équipée de trucks larges qui procurent une bonne stabilité.

Gardez néanmoins à l’esprit que si vous envisagez de pousser la Diablo Bamboo d’Evolve, il faudra veiller à serrer suffisamment vos bushings, notamment si vous êtes en configuration AT afin d’éviter tout risque de wobbling. Car si les double kingpins rendent cette planche très joueuse, ils ne confèrent pas la stabilité de simples kingpins.

Aussi, le plateau de la board est grand : avec 101 cm de long et 25.5 cm au plus large, le placement sur la board est propice à la stabilité. Un deck qui nous donne même envie de faire quelques petits pas de longboard dancing ! Seul hic pour les amateurs de la discipline, le deck est resserré au milieu, ce qui peut gêner l’enchaînement de pas, mais peu importe, cette board n’est pas faite pour ça après tout !

Comme évoqué plus haut, le deck remonte sur le tail et le nose de la board, ce qui confère un excellent ancrage pour son stance.

Une planche souple et confortable

Un deck en bois c’est plus lourd qu’un deck en carbone… mais c’est aussi plus souple ! Et côté souplesse cette Diablo s’en sort divinement bien lorsqu’on couple le rebond de son deck flex avec les roues AT (adieu la vigilance des nids de poule et des imperfections de la route) et très correctement sur les roues street de 97mm dont le duromètre de 76A est plutôt tendre pour le bonheur de nos genoux !

Vous l’aurez compris la chaîne d’absorption des vibrations est plutôt efficace lorsqu’on combine : roues tendres, double kingpin et deck flex.

D’ailleurs, j’ai également demandé à Evolve de tester leurs roues Supergrip de 97mm, desquelles j’avais entendu beaucoup de bien, pour parfaire le setup Street de la Diablo Bamboo d’Evolve.

Ces roues ont la particularité d’exploiter des gommes aux duromètres différents :

• 76A à l’extérieur pour une glisse fluide
• 55A à l’intérieur pour une conduite amortie et une meilleure adhérence

Il faut avouer que la gomme tendre confère un léger amorti supplémentaire appréciable et un grip plus marqué sur des courbes sèches.